mardi 13 mars 2018

Le racisme du Canada anglais...

Le comble de l'ironie... Air Canada célébrant la francophonie en bilingue...


Assez! Assez! Assez! J'en ai marre de voir dans les médias anglo-canadiens, année après année, des accusations de racisme et de xénophobie à l'endroit de notre petite nation francophone au Québec. Rétablissons les faits une fois pour toutes! Nous ne sommes pas racistes, nous sommes victimes de racisme! En dépit d'une lutte sans répit pour notre survie depuis 250 ans, dans un continent où nous sommes une infime minorité, nous avons toujours su être accueillants envers les nouveaux arrivants qui voulaient s'associer à notre cheminement historique.

Les racistes et xénophobes, ce sont ces gens qui détestent notre identité et tentent de nous salir, voire nous rayer de la carte. Le raciste, au sens strict, se considère supérieur aux autres races, vues comme inférieures. Les périodes d'esclavage et d'apartheid aux États-Unis relèvent de ce type de racisme. Dans un sens élargi, un raciste peut se considérer supérieur aux membres d'autres collectivités et nations, envers lesquelles il manifeste intolérance et haine. La persécution des Canadiens français par les Britanniques et Anglo-Canadiens depuis la conquête constitue un cas tout à fait probant.

Vous voulez des preuves? Replongez dans nos manuels d'histoire. Du génocide acadien amorcé en 1755 aux crimes contre l'humanité commis par l'armée britannique contre les Patriotes, du mépris de Lord Durham à l'abolition des écoles françaises dans toutes les provinces à majorité anglophone, du quémandage incessant de droits linguistiques aux luttes tout aussi incessantes devant les tribunaux pour les faire valoir, de la haine des anciens Orangistes aux injures constants d'une frange importante de l'opinion publique contemporaine de langue anglaise (ici j'inclus toutes les minorités, visibles ou pas, qui ont adopté les valeurs anglo-canadiennes), on n'a jamais cessé de nous rappeler de façon vexatoire notre état de vaincus, de minoritaires, d'inférieurs...

En ce début de 21e siècle, partout au Canada, une colère haineuse contre les francophones en général et les Québécois en particulier se transforme trop souvent en délire dans les pages de commentaires des grands médias sur le Web. Les calomnies les plus outrancières à notre endroit y passent comme un couteau dans le beurre, alors que de tels propos, s'ils étaient dirigés contre une minorité ethnique, raciale ou religieuse, auraient vite été censurés... et les menaces portées à l'attention de la police. Cela s'appelle, au Canada anglais, le multiculturalisme...

Mais cette violence verbale ne provient pas seulement des lecteurs et auditeurs de ces médias. L'ensemble des journaux et réseaux de télévision du Canada anglais nous doit un sérieux mea culpa et des excuses officielles pour les mensonges publiés depuis 200 ans à notre endroit. Ce constat a été fait par de nombreux journalistes et historiens, y compris certains anglophones. Je cite à titre d'exemple cet éditorial de mars 1969 de la revue Maintenant (fondée par les Pères Dominicains): «De l'Atlantique au Pacifique, les journaux anglo-canadiens, à quelques exceptions près, entretiennent un réseau serré d'hostilité envers le Québec, envers notre pays d'origine, envers l'une des deux cultures nationales. La francophobie de cette presse monolithique est parfois presque aussi virulente et aberrante que l'antisémitisme de l'Allemagne à l'époque du nazisme.»

Au fil des siècles, au Canada anglais, on a beaucoup trop souvent diabolisé la langue française et depuis une cinquantaine d'années, on a littéralement déshumanisé les Québécois nationalistes et séparatistes. Tous les coups sont permis, la saison de chasse est toujours ouverte. On met 500 innocents en prison pendant la crise d'octobre? Le Canada anglais applaudit. Après tout, ce ne sont pas à proprement parler des humains de même niveau. Ce sont des séparatistes. Et il y a eu cette couverture insidieuse de la crise d'Oka en 1990, juste après l'échec de Meech. Je me souviens encore d'une journaliste vedette du réseau CBC qui posait à un Anglo-Québécois ce genre de question qui invite la réponse recherchée: «Si les Québécois (francophones) traitent ainsi les Autochtones, comment pensez-vous qu'ils vont vous traiter dans un Québec indépendant?» Je vous laisse deviner la réponse. La journaliste était ravie.

Cette semaine, encore, la chroniqueuse Lise Ravary (bit.ly/2tA712z) se disait en état de choc après avoir participé à un panel organisé par la radio de CBC où des journalistes et des membres du public étaient invités à raconter des anecdotes qui feraient la preuve du racisme des Québécois. C'est en plein le genre de truc que les médias anglos adorent... mettre en scène des minorités, souvent en voie d'anglicisation, pour démontrer au pays à quel point le Québec persécute tous ceux qui ne sont pas de vieille souche française... Le Canada anglais se dit fier de son multiculturalisme soi-disant tolérant, mais la réalité c'est que ces minorités visibles ou pas, en s'intégrant à la société anglo-dominante qui les entoure, adoptent à la fois la langue anglaise et les valeurs anglo-canadiennes, y compris les attitudes de supériorité et mépris envers Québécois et francophones...

Qu'ils aient l'anglais comme langue maternelle ou langue d'adoption, qu'ils soient de vieille souche britannique, d'anciens francophones assimilés, de races ou d'ethnies différentes, de religions ou cultures variées, cela a peu d'importance. Face à nous, francophones du Québec, ils adoptent des comportements similaires. Blancs, Noirs, Asiatiques, Européens, Africains, protestants, musulmans, catholiques, juifs, athées? Je vois peu de différences. Pour moi, ce sont tous des Anglais... et je sais quel sort ils nous réserveront si jamais ils finissent par former la majorité au Québec.... Ça va être laid... Une chose est sûre: on ne pourra plus jamais exiger de commander un 7up en français dans un avion d'air Canada...

Vous trouvez que je généralise? Que j'exagère un peu? Que je suis injuste envers tous ces anglophones parfois francophiles? Je l'avoue, je généralise, j'exagère (un tout petit peu), je suis injuste (un tout petit peu). Je leur dois bien ça aux Anglais, ils le font constamment avec nous. Et en terminant, si on veut compiler les victimes du racisme dans ce beau et grand bilingue pays, nous arriverons en tête de liste. De très loin. Et depuis très longtemps.